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TogglePoitiers, ou connue aussi sous le nom de la ville aux cent clochers, est une ville d’Art et d’Histoire, de légendes et de cultures. Ici, dans cet article nous allons voir ce mélange d’Histoire et de Légendes qui intriguent toujours autant. En passant par la Fée Mélusine aux escaliers du Diable, nous allons découvrir ensemble ces endroits qui méritent d’être vus et visités. Ces histoires et légendes se trouvent à Poitiers et à Grand Poitiers qui regroupe 40 communes autour de Poitiers.
Et si vous avez un petit creux, allez lire mon article sur les spécialités culinaires du Poitou ICI .
La Fée Mélusine :
L’histoire de Mélusine commence avec sa mère la Fée Pressine, fée des eaux, qui jeta un sort à ses trois filles pour avoir enfermé leur père afin de venger celle-ci. Suite à cela, Mélusine reçu la malédiction suivante : chaque samedi, ses jambes se transforment en queue de serpent. Si quelqu’un la surprenait dans cet état, elle ne reprendrait jamais forme humaine.
C’est dans le Poitou que Mélusine rencontre son futur mari, Raymondin, neveu du Comte de Poitiers. Il tue par accident son oncle, et rencontre la magnifique Mélusine dans la forêt de Coulombiers qui lui promet de l’aider et lui offre bonheur et richesse si il l’épouse. En l’épousant, il accepte de ne jamais la voir le samedi.
Cependant, entre jalousie et curiosité, il rompt sa promesse et découvre sa femme dans son bain, avec une queue de serpent. La Fée Mélusine se jette alors par la fenêtre avec un cri mélangeant douleur et désespoir.
Mélusine est connue pour avoir été une Fée bâtisseuse : elle aurait fondé Lusignan et son château, Parthenay, et les murailles de La Rochelle.
La Grand’Goule :
Dragon monstrueux qui aurait vécu au VIème siècle, au temps de Sainte Radegonde. On raconte que ce dragon vivait au bord du Clain (rivière qui traverse Poitiers et se jette dans la Vienne) et lors de la montée des eaux, ce monstre entrait dans les labyrinthes des sous sols poitevins et notamment dans les caves de l’Abbaye Sainte-Croix où il dévorait les religieuses.
A la suite de ces multiples disparitions, Sainte Radegonde décida d’agir et pria pendant plusieurs jours, puis se munit de pain bénit et d’une petite croix. Une fois face au monstre, elle jeta le pain béni dans la goule de celui-ci. Le dragon hurla de douleur et trépassa.
De nos jours :
Les Escaliers du Diable :
Selon la légende, lors de la reconstruction de l’église Saint-Hilaire, le Diable en personne décide de se faire embaucher comme tailleur de pierre sous le nom de Blaise dans le seul et unique but de nuire. Il faisait exprès de mal travailler, perdait des outils, etc.
Les autres ouvriers se moquaient de lui et se servait de lui en disant que toutes les malfaçons étaient de sa faute, ce qui arrangeait tout le monde. Satan, finit par se prendre pour Blaise, un pauvre homme incapable de faire le mal comme il le faut.
Un jour, un ouvrier, tout en écornant un coin de marche sur laquelle travaillait Blaise lui dit « A malin, malin et demi… ». Au mot « malin », le Diable, assoupi dans le corps de Blaise, se réveilla en sursaut et très énervé, et c’est à ce moment qu’un énorme trou apparu sur les entrailles de la Terre. Le Diable disparut dans le gouffre laissant derrière lui une odeur immonde qu’on appela « le Pet du Diable ».
En réalité, on parle plutôt d’un banc aussi appelé « Banc du Diable » situé dans un angle du passage, qui aurait été construit avec une pierre provenant d’un sarcophage, auparavant conservé dans l’église Saint-Hilaire.
Ce banc aurait été taillé dans un bloc de calcaire fétide. Les odeurs faisaient penser à l’enfer. Les fameux escaliers du Diable tiendraient leur nom de cette légende locale.
© Radio France – Patrick Sitaud
Le Miracle des clefs :
En 1202, les Anglais assiègent Poitiers. Le clerc du maire de la ville accepte contre une énorme somme d’argent de donner les clés de la ville aux Anglais. En pleine nuit, il se rend alors dans la chambre du maire afin de lui voler les clés, mais à sa grande surprise ne les trouve pas.
Au réveil, le maire s’aperçoit que les clés ont disparu. Il alerte au plus vite son armée et court à l’église Notre-Dame-la-Grande pour prier. A sa grande surprise, il découvre que la statue de la Vierge Marie a les clés dans sa main.
De plus, durant la nuit les Anglais se sont entretués et se sont enfuis, apeurés et effrayés par les apparitions de la Vierge Marie, Sainte-Radegonde et Saint-Hilaire.
On peut retrouver des traces de cette légende dans l’église sur un vitrail du XIX ème siècle et sur un tableau du XVII ème siècle.
Vous pouvez voir la statue de la Vierge tenant les clés de la ville dans l’enceinte de l’église. La statue est appelée Notre-Dame-des-Clefs.
La Légende de la Vierge en Or :
Entre légende et Histoire, car ici il semblerait que cette légende soit réelle.
À Morthemer, dans la commune de Valdivienne, dans le Poitou, on raconte que pendant la Guerre de Cent Ans, les Anglais qui occupaient le château furent délogés par Du Guesclin. En quittant les lieux, ils auraient emporté avec eux une statuette de la Vierge en or de l’église attenante et se seraient empressés de la cacher dans un souterrain afin de venir la récupérer plus tard. Cependant, ils ne revinrent jamais.
Depuis, personne ne sait où elle se cache, mais à chaque fois qu’un habitant découvre un souterrain sous une maison, l’espoir renaît.
Cette légende fait partie du patrimoine local, mais il semblerait qu’elle puisse être vraie car l’on sait que plusieurs objets similaires auraient été dissimulés en France lors des nombreuses guerres.
La Mule et son fer à Cheval :
Ici, nous sommes plutôt entre Histoire et Conte :
Au XVIIIème siècle, un muletier qui transportait à dos de mule de la poudre à canon s’arrête, sans doute pour se désaltérer, à l’Auberge du Pilori située sur la place du Pilori, qui de nos jours s’appelle la Place de la Liberté. Certains racontent que la forte chaleur de cette journée aurait ramené des mouches et la mule aurait donné un coup de sabot pour s’en débarrasser ; d’autres disent que la mule prise d’impatience donna plusieurs coups de sabot sur les pavés.
Dans les deux cas, la mule donna des coups de sabots ce qui provoqua des étincelles et comme elle était chargée de poudre à canon cela entraîna une explosion.
La pauvre bête perdit la vie lors de l’explosion et le fer de son sabot se retrouva encastré dans le mur.
On peut toujours voir ce fer à cheval situé dans le mur de l’Hôtel de la Prévôté, Place de la Liberté.
Petit indice : il est situé au 2ème étage près d’une fenêtre.. Levez bien les yeux pour le voir.
Un Manneken-Pis au commissariat :
L’histoire remonte à la seconde guerre mondiale, en Mai 1940. La Belgique est envahie par les Allemands et le gouvernement belge cherche donc asile en France et c’est à Poitiers qu’il trouve refuge. A partir de ce moment, Poitiers devint la capitale de la Belgique et ce durant 26 jours : du 23 Mai au 17 Juin 1940.
10 ans plus tard, en 1950, le gouvernement belge décida d’offrir en guise de remerciement et de reconnaissance une réplique officielle du Manneken-Pis à la ville de Poitiers. C’est l’une des six répliques autorisées.
Un bel hommage qui trône à ce jour dans le hall du commissariat du centre ville (Hôtel de Police).
N’hésitez pas à pousser la porte de ce commissariat pour aller le voir. Promis, vous ne passerez pas la nuit en cellule 😉
Le Cinéma Le Castille :
Avant d’être un cinéma, c’était un café portant le même nom. Sur la façade, on peut apercevoir un écusson et des blasons.
L’écusson est celui de la famille De Castille, de laquelle descendait Alphonse De Poitiers, Comte de Poitiers et Prince de Sang Royal. On y voit aussi les blasons de Poitiers et du Poitou.
La Statue de la Liberté :
Oui vous avez bien lu, nous avons une statue de la liberté à Poitiers.
Elle est située Place de la Liberté. Auparavant, cette place s’appelait « Le Marché Neuf » sous Aliénor d’Aquitaine vers 1159, ensuite en « Place du Pilori » sous l’Ancien Régime puis « Place de la Guillotine » sous la Révolution.
C’est là, sur cette place que l’on exposait les criminels et que l’on exécutait les condamnés à mort.
C’est ce qui est arrivé au Général Berton en 1822, exécuté pour avoir conspiré contre le régime. En mourant, il cria « Vive la liberté ».
En son honneur, la place est rebaptisée Place de la Liberté en 1900, et ses amis francs-maçons y font ériger une statue de la liberté en 1903.
La Tour du Cordier :
Cette tour est située au centre de la Place Jean Berry que l’on appelle plus communément « Porte de Paris ». C’est un vestige d’anciennes fortifications médiévales.
La construction de cette tour date du XIIème siècle, sous Aliénor d’Aquitaine. Initialement c’était une tour de guet.
Cette tour se rattachait au château comtal, que l’on suppose comme étant triangulaire, et était édifié à la jonction du Clain et de la Boivre et qui a été détruit en 1591.
Cette fameuse tour faisait donc partie d’une enceinte.
Des Arènes à Poitiers :
Elles furent construites au Ier siècle, et pouvaient accueillir entre 20.000 et 40.000 visiteurs. Ces arènes étaient connues pour être le plus grand amphithéâtre de la province romaine d’Aquitaine.
Cependant, dès le VIe siècle, l’amphithéâtre commença à être déconstruit petit à petit.
Il retrouva de temps en temps une vie éphémère car les défenseurs de la ville s’en servirent comme d’un avant-poste contre leurs ennemis durant les luttes au fil des années.
Mais au fur et à mesure, les pierres ont servi à la construction de plusieurs maisons, et pour fournir des matériaux de construction diverses.
Il fut malheureusement presque entièrement déconstruit au XIXème siècle afin d’y construire une place de marché.
De nos jours, vous pouvez y trouver des traces de ces vestiges rue Bourcani.
Mais également, de nombreuses maisons du centre ville qui abritent dans leurs caves ou dans leurs murs des parties de l’amphithéâtre.
Si vous êtes en visite à Poitiers, n’hésitez pas à télécharger l’application gratuite « 3D Poitiers évolution » qui vous permettra de découvrir comment était l’ancien amphithéâtre.
Le Palais des Ducs d’Aquitaine :
Ce palais, résidence des Comtes de Poitou – ducs d’Aquitaine, fût érigé à partir du XIIème siècle, sur la base de fortifications antiques, on retrouve ces vestiges gallo-romains au pied de la tour Maubergeon, dans le square Jeanne d’Arc.
De 1192 à 1204, Aliénor d’Aquitaine fait bâtir la Grande Salle que l’on appelle « Salle des Pas Perdus », de style Plantagenêt. Avec ses dimensions impressionnantes pour l’époque : 50 mètres de longueur et 17 mètres de largeur, elle était considérée comme la salle la plus vaste d’Europe. Elle servait de lieu de fêtes, de célébrations, de vie et de justice.
Au XIVe siècle, Jean de Berry reconstruit une partie du palais détruite lors d’un incendie, dans un style gothique dont nous pouvons toujours observer certaines parties comme la Tour Maubergeon, ou la « salle des pas perdus » qui est alors agrémentée de trois monumentales cheminées ornées de sculptures de style gothique.
Une balustrade y fut même ajoutée au XIXème siècle.
Devenu Palais de Justice après la Révolution Française jusqu’en 2019, il est de nos jours ouvert aux visiteurs gratuitement et tous les jours.
Le Parc de Blossac :
Ce magnifique endroit est à la fois un parc et un jardin. Il fut aménagé par Paul Esprit Marie de la Bourdonnaye, qui était Comte de Blossac et intendant du Poitou du Roi Louis XV entre 1753 et 1770. Il est situé à l’ancien emplacement d’une nécropole antique gallo-romaine de Blossac-Saint-Hilaire à laquelle succédèrent des arsenaux au Moyen-Age.
Il fait 9 hectares et est situé au dessus de la vallée du Clain, il est entièrement bordé par les remparts de la ville datant du XIIème siècle.
Il se compose de différents espaces et différents jardins : un jardin à la française achevé en 1770, un jardin à l’anglaise créé en 1887, le jardin d’ombre et de lumière, le jardin de rocaille est aménagée en 1970, le grand pré et le parc zoologique.
La grille de l’entrée est en fer forgé et est ornée des armoiries du Comte de Blossac.
Il est gratuit et ouvert tous les jours. Alors avec les beaux jours qui arrivent, quoi de mieux que d’aller se promener au parc de Blossac, se poser sur l’herbe et lire un livre, ou simplement faire une pause et écouter la nature.